Communiqué de Presse:
TEL: 00 972 3 52 666 77
ARRABAL EN ISRAEL
pour la création mondiale de sa dernière pièce.
Lactrice Orna Porat (Prix Israël de Théâtre)
interprétera la pièce
d Arrabal : Lettre damour
(création mondiale) à partir du 2 juin 1999au National
Theatre of Israel: Théâtre Habimah
Mise en scène de Itzik Weingarten.
Traduction en hébreu de Rami Saar.
Décors de Frida Shoham
Musique de Baldi Olier
Eclairages de Meier Alon
La pièce sera représentée au Festival International
dIsraël au Chan Theatre de Jérusalem.
Avec la même production et distribution Fernando Arrabal
assistera à ces deux créations théâtrales
et séjournera au David Intercontinental Hotel à
Tel Aviv et au Dan Panorama Hotel à Jérusalem.
LE TEMPS DE LA PREMIERE FOIS F. Arrabal
(présentation pour le programme de main du Théâtre):
* En écrivant Lettre damour, je revivais
le temps de la première fois.
* La pièce faisait de moi son oeuvre, comme dans la pêche
le noyau engendre la vie.
* Lorsque jai commencé à la rédiger,
javais limpression que des sentinelles minuscules
attendaient des messages, postées aux articulations de
mes mains et de mes pieds, au bout de mes doigts, de mon sexe,
et sur la rétine de mes yeux.
* Le souffle du nouveau-né me régénérait:
c'était la respiration embryonnaire de qui ne peut s'élever,
être heureux, immortel, que par le théâtre.
De qui inverse le processus vital pour parvenir à la création.
* Je me sentais habité par le firmament. J'oubliais même
que j'écrivais: jétais enfermé en moi-même
alors que je révélais mon intimité.
* Lettre damour anéantissait mon rapport
au temps et à lespace, comme si elle renfermait le
secret de l' éternité.
* Ma gorge était nouée par les liens damour-haine
tissés avec la femme qui ma donné le jour.
Comme si le conflit oedipien et la tragédie de lHistoire,
la condamnation à mort de mon père et le mystère
de sa disparition venaient de surgir à linstant.
* Parfois, jétais convaincu que j'avais échoué
en tout: Je croyais que mon corps abritait des scorpions venimeux,
des serpents pervers, des bourdons mouchards qui dénonçaient
à ma tête les fautes de mon ventre. Je ne pouvais
les expulser qu'en écrivant.
* Parfois aussi, maîtrisant mes craintes, je me laissais
éblouir par mes infortunes fatales. J'écrivais sous
la dictée de ma vie, de mon enfance , de mes rêves,
dans l'espoir de les retrouver conformes à mes désirs
dans ma mémoire.
* Avec quelle soudaineté un souvenir m'emportait vers un
paradis ou un enfer inconnu, comme si, des ailes fixées
sur mon dos, je pouvais m'élever vers le firmament.
* Je ne souhaite pas voir mon théâtre sinscrire
dans les Registres de l'Immortalité... je désire
seulement jouir chaque jour de quelques instants de bonheur.
* Je conçois Lettre damour comme
un égarement lucide. Forme et fond, esprit et délire,
en tous points semblables, s'unissant pour ne faire qu'un.
* Jai tant rêvé découter cette
pièce (le jour de la première mondiale à
lHabimah National Theatre), interprétée par
la prodigieuse Orna Porat.
* Lexil est ma découverte inépuisable. Quelle
joie imméritée que Lettre damour
soit précisément créée en Israël,
depuis la révélation qua été
mon voyage aux sources de lineffable.
F. Arrabal