NOUVEAU LIVRE:

 

PARIS NORMANDIE

8 JUIN 2000

Fernando Arrabal en quête du père

Fernando Arrabal en quête du père

 

«Porté disparu » de Fernando Arrabal, n'est pas un livre ordinaire, c'est un cri immense de douleur, de rage, d'amour, entremêlés. Incrédule .et lancinant Fernando Arrabal en quête du père disparu, hapé par l'histoire avec un grand « H », victime désignée de la folié guerrière des hommes. Un père qui sera le premier Républicain arrêté par les Franquistes, en avril 36, la veille du coup d'Etat, .pour une prétendue mauvaise conduite politique.
Un père abstrait qui à partir de ce moment devient d'une « absence omniprésente ». D'autant que la mère, véritable « mante religieuse »reprochera toute sa vie à son mari de l' avoir trahit par l'affirmation de ses idées.
Plus terrible, elle s'ingénie à détruire la stature même du père aux yeux de l'enfant, cachant la réalité, détruisant les preuves, comme les marques de tendresse, imposant le silence. Pire, elle poussera son fils à embrasser a carrière militaire, fasciste dans l'Espagne de Franco, pour mieux raser ce passé honni. Sur les pas de Fernando Arrabal, on hallucine d'autant plus que l'écri-vain découvre pas à pas cette réalité, « qu'il sait », et qu'il en aime plus encore sa mère.
Tout en cherchant la trace de ce père disparu, évadé en 1941, alors qu'il devait être libéré, si sa femme n'avait réclamé qu'on l'enferme comme fou en hôpital psychiatrique! Comment ne pas trouver les clés de l'uvre d'Arrabal, cinéma, théâtre, écrits, dans cette quête épique d'un passé englouti.
« Si j'étais sûr que mon père était mort, il aurait cessé de me hanter. Même si j'avais la certitude qu'il avait été torturé jusqu 'au dernier souffle. » Eperdu, Arrabal n'en écrit pas moins à sa mère: « Aujourd'hui où toi (et papa?) tu as atteint l'âge de quatre-vingt-dix ans, combien je souhaite que la solitu-de ne soit jamais plus ta geôle, ni la retraite, ta jalousie. Les mots me manquent là où la dévotion me submerge. Je te souhaite longue vie maman... comble moi par ce présent. »

Rémi Parment.